Présentation
En mars 2012, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a pris conscience que celui-ci n’avait plus mis la défense à son ordre du jour depuis 2005. Cela a initié un processus qui a conduit les 28 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) à fixer, en décembre 2013, un plan d’action et un nouveau rendez-vous en juin 2015. Mais en juin dernier, le Conseil européen a reporté l’examen des questions de défense au second semestre 2016. En attendant, l’Europe politique et l’Europe de la défense à 28 sont quasiment bloquées, alors que l'actualité démontre la nécessité de reprendre notre processus d’intégration politique et militaire.
Le bâtiment Justus Lipsius est le siège principal du Conseil de l'Union européenne à Bruxelles, nommé ainsi en l’honneur de Juste Lipse, un philologue brabançon du XVIe siècle.
En effet, si les 28 États membres de l'UE comptent encore en 2015 un million et demi de militaires, seuls 80.000 soldats, environ 5%, sont utilisables en opérations extérieures, malgré un effort collectif de défense de 200 milliards d'€ par an. En dépensant le tiers du budget de défense des USA, les Européens obtiennent moins d’un dixième de leurs capacités militaires. Ces 200 milliards d’€ semblent donc être fort mal utilisés.
Pour augmenter ses capacités militaires et donner à l’Europe une place dans les relations internationales correspondant mieux à sa puissance économique, à ses valeurs et à sa civilisation, il est nécessaire qu'une Union plus volontaire et solidaire voie le jour. Ce sont les États les moins souverains au sein de l’UE, généralement de petite taille, qui offrent le plus de chances d'aboutir à cette Union plus forte. La formation d'un noyau d’États membres, petits et solidaires, devrait permettre de constituer le moteur de ce que l'on appellerait les États-Unis d’Europe, avec Bruxelles comme capitale. Ces États, membres de l’UE, de l’OTAN, de l’euro zone, pourraient être le BENELUX, les États baltes, le Portugal, la Grèce, la Slovénie et la Slovaquie.
Au fur et à mesure des adhésions, les États-Unis d’Europe vont grandir, leur donnant la possibilité d’accueillir des États de plus en plus imposants, dès que l’importance de leur budget commun de défense et de leur base industrielle de défense équivaudra à celle de ces membres potentiels.
La valeur des armées étant directement liée au niveau de formation de ses officiers, les États-Unis d'Europe devraient leur dispenser une formation de haute qualité, au sein d'une Université européenne de Défense, dont l'École royale militaire belge pourrait constituer le premier élément.
Pour réaliser ces objectifs, créer un mouvement d’opinion est nécessaire. La Société Européenne de Défense (S€D) veut y contribuer, en suivant la méthodologie des réformateurs prussiens et de Gerhard von Scharnhorst en particulier. Celui-ci avait fondé, le 24 janvier 1802, la Militärischen Gesellschaft, qui a rassemblé l’élite concernée par les questions de défense et posé les bases du redressement opéré par la Prusse de 1813 à 1815. Charles de Gaulle s’en est inspiré dans “Le fil de l’épée”, paru en 1932, ainsi que le général Wolf von Baudissin, fondateur de la Bundeswehr le 12 novembre 1955.
L’association internationale sans but lucratif (AISBL) S€D rassemble celles et ceux qui veulent contribuer à la création des États-Unis d'Europe (EUE), de l'armée européenne et de l'Université européenne de défense. Pour en savoir plus: voir “Pour une vraie politique européenne de défense et des Affaires étrangères, celle des États-Unis d'Europe”.
La S€D a été constituée en association de fait le 2 octobre 2015 par Jean Marsia avec Mathias Kende, Claude Paelinck, Xavier Raedts et Michel Van Hecke, pour préparer la création d’une AISBL, portant le même nom, dès que possible juridiquement et financièrement, et nécessaire pour ses activités. L’association de fait S€D a cessé d’exister après avoir réalisé son objet social.